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WAN © 2009

GENOCIDE DES ARMENIENS

 2009 թ, Փետրվարի 6                                                                Enquête                

Massacres d’Adana : logique et mode opératoire

 100 ans après les massacres d’Adana, les Arméniens commémorent le souvenir des dizaines de milliers de martyrs. Sur l’initiative de l’organisation Hargank s’est tenue une conférence, le 24 janvier dernier à la mairie du 9e, à Paris, où Hratch Bédrossian, éditeur d’un remarquable ouvrage consacré à ce génocide, a fait une intervention très remarquée.

 « La question nationale arménienne à l’aube de la commémoration des victimes des massacres d’Adana, cent ans après » : c’est autour de ce thème que l’organisation Hargank a réuni Hratch Bédrossian, éditeur et fondateur du Cercle des Ecrits caucasiens et Arménag Abrahamian, ancien combattant engagé en Artsakh et membre du Conseil National Arménien(CNA), qui interviendra sur la destruction du cimetière arménien de Djugha.  Apres avoir présenté au public les objectifs et les buts du CNA  (composé essentiellement d’intellectuels, d’anciens combattants tels que Jirayr Séfilian ou encore l’historien Samvel Garabedian) Mr Abrahamian a laissé la parole à Hratch Bédrossian.

 Les vérités sur les massacres

 Hratch Bédrossian a présenté un livre-témoignage des atrocités qu’il a récemment publié dans le cadre du centenaire des massacres d’Adana, sous le titre « Les Jeunes Turcs et la vérité sur l’Holocauste d’Adana ». L’auteur, Frederick Zaccheus Duckett Ferriman, n’était autre qu’un Néo-Zélandais présent sur place quelque temps après la fin des massacres. 

C’est en deux étapes bien distinctes que les massacres ont été perpétrés. La première phase se déroule entre le 14 et le 17 avril, alors que le même jour une mutinerie des soldats du 1er corps d’armée motivés par le fanatisme religieux éclate à Constantinople. Elle sera matée le 24 avril tandis qu’à Adana, les représentants du pouvoir central assistent au carnage sans intervenir. La deuxième phase, quant à elle, a lieu entre le 24 et le 27 avril. L’auteur du livre révèle que le nombre de morts est considérablement plus élevé pendant ces trois jours – on en dénombre presque 30 000. Explication : durant la première phase, les Arméniens armés avaient pu se défendre ; tandis que le 24 avril 1909, ils seront désarmés par le pouvoir jeune-turc soucieux de « rétablir l’ordre » – le même pouvoir qui utilisera le clergé pour convaincre les Arméniens de rendre les armes.

 Pourquoi Adana ?

 Entre 1908 et 1909, les Jeunes Turcs, qui ont enregistré de sévères défaites militaires, essuient les critiques de leurs opposants soucieux de dénoncer les dérives autoritaires du régime. Les Jeunes Turcs qui naviguent en eaux troubles pensent imposer leur nouvel ordre, prévenant toute rébellion éventuelle. Curieusement, les autres communautés chrétiennes (assyrienne et grecque) d’Adana sont épargnées : les Jeunes Turcs ont massacré une population arménienne inassimilable et qui, à la différence des Grecs, était beaucoup plus vulnérable car n’ayant pas d’Etat indépendant sur lequel s’appuyer.

Des dirigeants jeunes-turcs qui ne seront pas inquiétés, et pour cause ! Juste après les massacres, le rapporteur arménien Babikian chargé de faire l’enquête pour le Parlement est retrouvé… « suicidé » dans son appartement, et son homologue turc écarté à Paris. Il n’y aura finalement pas de procès, car l’incendie du tribunal d’Adana privera la justice de la possibilité d’examiner tous les documents compromettant les responsables.

C’est en déplorant la naïveté des responsables politiques arméniens de l’époque qui s’étaient alliés aux jeunes-turcs que Hratch Bédrossian a clôt son intervention.

       Par la suite, un film documentaire réalisé par Samvel Garabédian sur les destructions du cimetière de Djougha au Nakhitchevan  a été projeté. L’occasion était offerte à Armenag Abrahamian de qualifier ce vandalisme de  crime contre l’humanité, établissant un lien de continuité entre la barbarie des Jeunes Turcs et celle de l’Etat azéri. Sauvagerie dont le Conseil National Arménien avait  déjà dénoncé portant plainte auprès des instances onusiennes  au nom de la défense du droit des arméniens – reconnu par l’ONU comme peuple autochtone- d’exister sur le territoire de l’Arménie historique.

 Dikran Yégavian

Mémorandum en Hommage aux Victimes Arméniennes du Génocide perpétré en Cilicie en 1909