Selon une information sur les médias syriens reprise par l’AFP, l'année scolaire débutera officiellement aujourd’hui dimanche 16 septembre en Syrie, mais dans plusieurs villes comme Alep, la capitale économique du pays, la rentrée a été très perturbée en raison de la guerre qui oppose soldats gouvernementaux et rebelles armés.

Les médias officiels syriens ont annoncé la rentrée scolaire de "plus de 5 millions d'élèves et de 385.000 instituteurs et employés".

Sur un total d'environ 22.000 écoles, plus de 10% ont été endommagées ou détruites en Syrie et plus de 800 servent d'abris où sont logées des familles déplacées par le conflit, selon l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance).

Le ministère de l'Éducation a affirmé avoir pris toutes les mesures pour assurer "le bon fonctionnement de l'enseignement", Un employé d'un hôpital à Damas a assuré avoir conduit ses deux garçons dans leur école à Machrouh Doummar, la banlieue ouest de Damas. "Il y avait beaucoup de monde ce matin, les enfants étaient excités à l'idée de rentrer à l'école".

En revanche, dans les quartiers périphériques de la capitale et dans la banlieue, qui sont de véritables champs de bataille, les enfants sont restés terrés chez eux.  "Je n'ai pas envoyé mes deux enfants à l'école, tout simplement parce que les écoles sont fermées dans le quartier", s'est plaint un chauffeur de taxi résidant à Tadamoun, dans le sud de Damas, régulièrement bombardé.

Alexia, contactée via Skype à partir de Beyrouth, a confirmé que les écoles de Tadamoun et de Hajar Al-Aswad sont fermées. "Certains établissements à Midane au centre de Damas, ont ouvert mais la majorité des familles, pour des raisons de sécurité, n'ont pas envoyé leurs enfants" à l'école, selon elle.

Alors que beaucoup d'écoles de la banlieue sud de Damas ont servi d'abris, la militante a confié: "Nous avons essayé de mieux organiser les abris pour permettre aux enfants d'aller à l'école et aux réfugiés d'avoir un toit". A Daraya, dans le sud-ouest de Damas, où selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 500 personnes ont été tuées fin août, les portes des écoles sont restées closes.

"Le souvenir des massacres est trop récent et la majorité des habitants n'a même pas pensé à inscrire les enfants", a assuré Abou Kinane, un militant. "En plus, la majorité des écoles de Daraya ont été détruites par l'armée", dit-il.

Selon un responsable de la préfecture de Damas, "900 écoles ont ouvert leurs portes dans la capitale" alors que des déplacés fuyant les violences dans leurs quartiers ou villes ont trouvé refuge dans treize écoles qui accueillent chacune entre 300 et 500 personnes. Dans la ville de Qoussair (centre), encerclée et bombardée depuis plusieurs mois, les opposants ont tout fait pour que la rentrée scolaire ait lieu.

Des petites classes ont été organisées "pour éviter aux enfants d'avoir à marcher trop loin", assure Hussein, un militant de la ville.

"L'idée c'est que même s'il y a des bombardements, les enfants ne doivent pas manquer l'école", a-t-il ajouté.

A Alep, deuxième ville du pays en proie à de violents combats depuis bientôt deux mois, aucune école n'a fonctionné et beaucoup de gens pensent que leur ville subira le même sort que Homs (centre) l'an dernier, où aucune école n'avait pu accueillir des élèves en raison des combats, a indiqué un correspondant de l'AFP.

Selon lui, les écoles se trouvant en zone de combats sont restées fermées, et ailleurs elles ont ouvert mais aucun élève ne s'est présenté. En outre, de nombreux établissements ont été détruits par les bombardements quand les rebelles les ont occupés. D'autres écoles abritent des réfugiés.

Fin juillet, le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait annoncé que des milliers de civils ne pouvant quitter Alep cherchaient refuge dans les écoles, universités et mosquées.