En Arménie
Occidentale même les Arméniens Morts ne peuvent reposer en paix
Ce que les
Ottomans ont fait au cours du génocide de 1894 à 1923 (et ce que la
Turquie fait encore aujourd’hui) ressemble beaucoup à ce que fait
l’état Islamique.
Tandis que
dans la plupart des lieux du monde, on est choqué par les atrocités
commises par l’état Islamique contre les communautés non-musulmanes,
en Syrie et en Iraq, un peuple autochtone en Arménie Occidentale
occupée par la Turquie, les Arméniens, souffre depuis des décennies
- essentiellement abandonnée par le monde.
Ce qu’ont
fait les Ottomans au cours du génocide de 1894 à 1923 (et ce que la
Turquie fait encore aujourd’hui) est très similaire à e que fait
l’état islamique. Tracer des parallèles entre le passé et le présent
est très utile pour la compréhension de la continuité, de
l’universalité et de l’horreur du génocide islamique djihadiste.
Même si plus
de 101 années se sont écoulées depuis que le génocide de 1894 à 1923
s’est abattu sur les Arméniens, commis par les gouvernements
successifs de l’Empire ottoman, les quelques maisons, églises et
même cimetières de victimes restants sont encore pris pour cibles à
la fois par les autorités d’état et par les autorités locales de
Turquie. Pour une grande part, le public est lui aussi complice,
gardant le silence face à ces injustices.
Aujourd’hui,
le nombre d’Arméniens, dans leur patrie en Arménie Occidentale
occupée est réduit. Mais en Arménie Occidentale, même les Arméniens
morts ne sont pas autorisés à reposer en paix.
“ Des
douzaines de tombes ont été creusées et des os ont été déterrés “,
nous dit Aziz Dagci, le chef de l’Association des Minorités
Arméniennes, qui a déposé une plainte criminelle dans la ville de
Mush, pour fait de destruction de tombes dont certaines ont été
creusées dans les années 1800.
“ Ils faut
qu’ils cessent d’excaver nos tombes. Seuls s’y trouvent nos morts “,
dit-il. “ Et ils devraient aussi arrêter de détruire notre monastère
“.
Pour la
plupart, les media du monde sont muets sur les abus de droits de
l’homme dont les Arméniens et les autres Chrétiens subissent en
Turquie et en Arménie Occidentale. Leur seul point de fixation est
semble-t-il l’état Islamique. Il est regrettable de voir ce que les
Arméniens et d’autres Chrétiens subissent en Turquie et en Arménie
Occidentale.
En 2013, par
exemple, 500 maisons historiques arméniennes dans le quartier Kale
de Mush ont été démolies dans le cadre du projet gouvernemental de “
renouvellement urbain “ (voir une vidéo de démolition de maisons).
“ Cette
destruction totale d’une culture... “, a écrit le chercheur Varak
Ketsemanian, “ est une politique constante du gouvernement turc ; il
en use comme d’un instrument de contre-propagande contre les
revendications arméniennes qui affirment leur présence sur ces
terres avant 1915. Bien que cette politique ne comporte pas de
massacres ou de déportations, elle est la continuation de la même
politique adoptée en 1915 “.
À nouveau,
en 2013, un restaurant a été construit sur le cimetière arménien
dans la ville de Tekirdag en Thrace de l’est.
“ Au cours
de la construction, les os dans le cimetière étaient éparpillés de
tous côtés et quelques uns ont été jetés dans les poubelles. Les
pierres tombales, volées du cimetière en ville, ont été employées
comme dalles au-dessus de regards et des pierres tombales ont été
retrouvées ailleurs sur le site de travaux d’infrastructure “,
rapporte le journal Taraf.
Taraf a
également rapporté que dans la ville d’Arménie Occidentale de
Sebastia, “ le cimetière arménien dans la ville a été pillé lors de
la construction d’une route et des ossements humains éparpillés sur
les bas-côtés de la route. On ignore ce que sont devenues les
pierres tombales “.
Mush avait
une très forte population arménienne avant 1894. Les statistiques
montrent qu’avant le génocide, 140 555 Arméniens vivaient dans les
339 villages de Mush. Il y avait 228 églises, 94 monastères, 53
lieux consacrés et 135 écoles avec 5 669 étudiants. La ville est
aussi le sujet de nombreuses chansons et histoires folkloriques
arméniennes, dont la chanson d’amour “ Golo “, interprétée par la
chanteuse arménienne Hasmik Harutyunyan.
Le chant
patriotique Zartil Lao, aujourd’hui - hymne national de l’Arménie
Occidentale - exprime la résistance des populations arméniennes de
Mush et de la région du Daron contre les exactions du Sultan Abdul
Hamid II.
D’après le
recensement ottoman de 1917, cependant, 99 pourcent des Arméniens
chrétiens de la région ont été déclarés “ disparus “. De toute
évidence, le terme ’ disparu ’ dans le dictionnaire ottoman turc
signifie “ massacré “ ou “ déporté “ - et par les méthodes les plus
brutales imaginables.
“ Quelques
uns des enfants ont été brûlés vifs, les autres ont été empoisonnés
ou noyés, sont morts de faim, ou de maladie “, d’après le
Muséum-Institut du Génocide des Arméniens.
“ Je suis
certain “, a dit Henry Morgenthau, l’ambassadeur des USA dans
l’Empire ottoman, “ que la totalité de l’histoire de la race humaine
ne contient aucun épisode à ce point horrible “. Les grand massacres
et les persécutions du passé paraissent presqu’insignifiantes
comparés aux souffrances de la race arménienne en 1915. (*)
La plupart
des Arméniens ont été éradiqués de Mush, comme dans tout le reste de
l’Arménie Occidentale. “ [Officiellement,], il y a aujourd’hui 3 000
Arméniens à Mush, mais on dit ici qu’ils sont plus nombreux “, a dit
le directeur du "Centre d’Etudes des Questions Arméniennes
Occidentales", Haykazun Alvrtsyan en 2014, qui a ajouté “ ils sont
au moins 2,5 millions d’ ’ Arméniens musulmans ’, dont la moitié se
cachent “.
Etant donné
l’intolérance illimitée contre toute réminiscence d’Arméniens en
Arménie Occidentale, les ’ Arméniens cachés ’ semblent avoir des
raisons justifiées de ne pas révéler leur appartenance ethnique ou
religieuse.
Dans un pays
où même les os dans les cimetières d’Arméniens ne sont pas
respectés, être Arménien est une difficile épreuve pour survivre
chaque jour.
La
destruction de la ville arménienne de Mush, quand bien même si la
ville est sous-occupation et sans l'avis du Conseil National
d'Arménie Occidentale pour étudier les raisons de cette destruction,
reste une violation du droit au consentement préalable, donné
librement et en connaissance de cause. C'est une atteinte grave au
droit des gens, au droit des peuples autochtones et au droit
international.
A partir de
l’article préparé par Uzay Bulut, traduit par Gilbert Béguian, revu
et corrigé par WAN
http://www.clarionproject.org/analysis/islamist-turkey-even-dead-armenians-cant-lie-peacefully#_edn1
Western Armenia News
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