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COMMUNIQUÉ DU CONSEIL NATIONAL ARMÉNIEN

 

  21.11.05

 

Voulons-nous que l'Arménien occidental, fasse partie de la famille des langues dans l'Union Européenne?

 

De nombreuses langues, une seule famille

Les langues dans l’Union européenne

 

Rapport 2004

    Tout en étant attachée à l’intégration au niveau européen, l’Union européenne (UE) soutient la diversité linguistique et culturelle de ses peuples en œuvrant pour l’enseignement et l’apprentissage de leurs langues, y compris les langues minoritaires et régionales. L’objectif ambitieux de l’Union européenne, fixé dans le nouveau plan d’action, est que le plus grand nombre possible de ses citoyens parle une langue étrangère, voire deux, en plus de leur langue maternelle.

 L’Union européenne en tant qu’organisation travaille aujourd’hui dans vingt langues officielles. Il en est ainsi parce que, dans une démocratie, les lois en vigueur doivent être comprises par tous les citoyens. Il ne peut y avoir aucune discrimination entre, par exemple, la façon dont les habitants des grands et des petits pays sont traités. Dans leurs démarches auprès des institutions de l’UE, tous les citoyens ont le droit d’utiliser leur propre langue nationale, de même que leurs représentants élus au Parlement européen.

                                                                            Union européenne

 Sommaire

 Des langues vivantes

 Les langues de l’Europe

 Les langues régionales et minoritaires

 Les langues et la mobilité

 Promouvoir l’apprentissage des langues

 Un nouveau plan d’action

 Une Union européenne multilingue

 Relever le défi

 Pour plus d’informations

 Des langues vivantes

 La langue que nous parlons contribue à définir qui nous sommes. L’Union européenne (UE) respecte ce droit à l’identité de ses 450 millions de citoyens. Tout en étant attachée à l’intégration entre ses États membres, l’UE œuvre également pour la liberté de ses peuples de parler et d’écrire leur propre langue. Ces deux objectifs sont complémentaires et incarnent sa devise: «Unie dans la diversité.»

 De plus, l’UE encourage vivement ses citoyens à apprendre d’autres langues européennes, tant pour augmenter la mobilité professionnelle et personnelle à l’intérieur du marché commun que pour favoriser les contacts transculturels et la compréhension mutuelle. Dans une UE qui ne cesse de croître et de se diversifier, il est important que les citoyens puissent communiquer entre eux. L’Union soutient également l’utilisation des langues régionales et minoritaires qui, sans compter parmi ses langues officielles, sont parlées par près de 50 millions de personnes dans les États membres et font donc partie intégrante de son patrimoine culturel.

 L’UE, en tant qu’organisation, travaille dans vingt langues officielles. Au moment de son adhésion à l’Union, chaque pays détermine laquelle (ou lesquelles) de ses langues nationales il souhaite voir utilisée comme langue(s) officielle(s) de l’UE. La liste complète des langues officielles de l’UE est ensuite approuvée par l’ensemble des gouvernements des États membres. Elle comprend donc au moins une des langues nationales de chaque pays. 

Cela signifie que les citoyens de l’UE peuvent dialoguer avec les institutions de celle-ci dans leur langue nationale, exactement comme ils le font avec les autorités de leur pays. De même, chaque citoyen a directement accès, dans sa langue nationale, à tout acte législatif adopté par l’UE.

 Aucun autre organe de niveau régional ou mondial n’utilise autant de langues officielles que l’UE. Aucun autre organe ne dépense autant en traduction et en interprétation, bien que le coût reste étonnamment raisonnable. Mais voilà, aucun autre organe ou organisation n’adopte de législation s’appliquant directement à tous les citoyens de ses États membres comme le fait l’UE.

 En doublant quasiment le nombre de langues officielles, qui a bondi de onze à vingt, l’élargissement de l’UE en 2004 a appelé l’attention, comme jamais auparavant, sur le rôle des langues dans l’Union. Dans cette brochure, nous allons examiner tour à tour la grande variété des langues parlées dans l’UE, le choix et le défi que représente l’apprentissage d’une deuxième (ou d’une troisième) langue, les programmes de l’UE pour l’enseignement et l’apprentissage des langues et enfin les éléments essentiels au fonctionnement d’une Union multilingue.

 L’attention que l’UE porte au maintien de sa diversité linguistique constitue une réponse éloquente à ceux qui prétendent qu’elle cherche à gommer les particularités nationales et régionales et à imposer une uniformité «européenne». 

Au commencement était le verbe

 Les langues de l’Union européenne ont des racines très différentes. La plupart d’entre elles appartiennent à la grande famille des langues indo-européennes, dont les branches principales sont les langues germaniques, romanes, slaves et celtiques. Le grec ainsi que le lituanien et le letton, deux langues baltiques, sont également des langues indo-européennes, même si elles ne font partie d’aucune des branches principales. Le hongrois, le finnois et l’estonien entrent dans le groupe des langues finno-ougriennes. Le maltais est proche de l’arabe mais avec des influences italiennes.

 La plupart des langues «régionales» et «minoritaires» de l’UE appartiennent aussi à l’un ou l’autre des groupes susmentionnés. L’exception principale est le basque, qui est parlé des deux côtés de la frontière franco-espagnole et dont on recherche encore les racines. La notion de langue «minoritaire» couvre non seulement les langues moins courantes, telles que la langue sami en Laponie ou le breton en France, mais également toute langue officielle de l’UE qui est parlée par une minorité dans un autre État membre que celui où elle jouit du statut de langue officielle.

 Les vingt langues officielles sont l’allemand, l’anglais, le danois, l’espagnol, l’estonien, le finnois, le français, le grec, le hongrois, l’italien, le letton, le lituanien, le maltais, le néerlandais, le polonais, le portugais, le slovaque, le slovène, le suédois et le tchèque.

 Les langues celtiques sont parlées aux confins occidentaux de l’Europe: en Irlande, en Bretagne et dans l’ouest du Royaume-Uni. Aucune de ces langues n’est une langue officielle de l’Union européenne. Cependant, l’irlandais jouit d’un statut spécial: les traités de l’UE et quelques textes fondamentaux ont été traduits dans cette langue et les citoyens irlandais peuvent également l’utiliser dans certaines de leurs démarches auprès des institutions de l’Union.

 L’UE compte moins de langues officielles que d’États membres. Il en est ainsi parce que l’Allemagne et l’Autriche partagent l’allemand, le Royaume-Uni et l’Irlande parlent la même langue, la Grèce et Chypre parlent toutes deux le grec et la Belgique et le Luxembourg ont des langues en commun avec leurs voisins français, néerlandais et allemand. Au total, cela fait donc vingt langues officielles pour vingt-cinq pays.

 

 Les langues de l’Europe

 Avec quelque 90 millions de locuteurs natifs, l’allemand est la langue maternelle la plus parlée dans l’Union européenne. Le français, l’anglais et l’italien sont chacun la langue maternelle d’environ 60 millions de citoyens.

 Cependant, l’anglais est la première langue étrangère d’un tiers des citoyens européens, ce qui en fait la langue la plus utilisée de l’Union européenne, loin devant l’allemand et les autres. L’allemand et le français sont chacun la première langue étrangère d’environ 10 % de la population de l’UE.

 Le positionnement de l’anglais comme lingua franca dans l’Union européenne s’est renforcé au cours des années. Les estimations les plus récentes, qui sont antérieures à l’élargissement de l’Union européenne de 2004, révèlent que les jeunes sont aujourd’hui plus nombreux que leurs aînés à choisir l’anglais comme première langue étrangère. Ces chiffres sont tirés d’une enquête publiée par la Commission européenne.

 Selon celle-ci, 66 % des 15-24 ans de l’Union des Quinze affirment parler l’anglais, contre 53 % des 25-39 ans, 38 % des 40-54 ans et seulement 18 % des plus de 55 ans.

 Le graphique indique le pourcentage de citoyens européens qui déclarent parler chaque langue comme langue maternelle ou suffisamment bien pour tenir une conversation. L’anglais arrive largement en tête avec 47 % des personnes interrogées.

 Les langues de l’UE les mieux connues en 2001

 Anglais 47 %, Allemand 32 %, Français 28 %, Italien 18 %, Espagnol 15 %, Néerlandais 7 %, Grec 3 %, Portugais 3 %, Suédois 3 %, Danois 2 %, Finnois 1 %

 Pourcentage de citoyens européens (en 2001) qui déclarent parler chaque langue de l’Union comme langue maternelle ou suffisamment bien pour tenir une conversation.

 Source: Commission européenne, Eurobaromètre 54 spécial

 Il n’est pas étonnant que l’on trouve les meilleures performances linguistiques dans des pays relativement petits ou dont la langue n’est pas bien connue à l’étranger. La quasi-totalité de la population du Luxembourg connaît suffisamment bien une deuxième langue pour tenir une conversation. Il en va de même pour 80 % des Danois, des Néerlandais et des Suédois. Ces chiffres sont également influencés par le degré de ressemblance entre langues voisines.

 Bien que la plupart des Européens apprennent l’anglais, suivi par l’allemand et le français, comme première langue étrangère, ce choix n’est pas nécessairement le meilleur. Pour les citoyens de l’UE désireux de se déplacer pour trouver du travail, il peut s’avérer plus indiqué d’apprendre la langue d’un pays voisin. Voilà pourquoi la Commission européenne encourage ses citoyens à apprendre si possible deux langues étrangères en plus de leur langue maternelle. D’après l’étude Eurobaromètre, 26 % des personnes interrogées ont déclaré connaître deux langues européennes en plus de la leur.

 Cependant, le sondage révèle également que, parmi les citoyens de l’UE qui ne connaissent qu’une langue, plus de la moitié (54 %) ne pensent pas pouvoir tirer profit de l’apprentissage d’une nouvelle langue.

 Voici quelques-unes des grandes tendances qui se dégagent du sondage: 

  • 71 % des personnes interrogées déclarent que tous les citoyens de l’UE devraient parler au moins une autre langue européenne;
  • 32 % estiment que tous les citoyens de l’UE devraient parler deux langues étrangères;
  • selon 69 % des personnes interrogées, tous les citoyens de l’UE devraient être capables de parler l’anglais;
  • 64 % des participants considèrent que l’élargissement de l’UE implique qu’il faut faire plus pour protéger nos langues;
  • 93 % des parents déclarent qu’il est important que leurs enfants apprennent d’autres langues européennes;
  • l’âge auquel les enfants commencent à apprendre une langue étrangère dans les écoles de l’UE a baissé au cours des vingt dernières années. La grande majorité des cours commencent désormais à l’âge de 7 à 10 ans;
  • la plupart des citoyens de l’UE mettent leurs connaissances linguistiques en pratique pendant leurs vacances à l’étranger (47 %), suivis par ceux qui le font pour regarder des films (23 %) et ceux qui parlent une langue étrangère au travail, que ce soit par contact direct ou par téléphone (21 %).

 Les langues régionales et minoritaires

 Le respect de la diversité linguistique et culturelle est consacré par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne adoptée par les dirigeants de l’Union européenne en 2000. Cela concerne non seulement les vingt langues officielles de l’Union, mais également les nombreuses langues régionales et minoritaires parlées par des segments de sa population. Il y en aurait environ cent cinquante, parlées par près de 50 millions de personnes, mais les chiffres exacts dépendent de ce que l’on entend par langue (par opposition aux dialectes, par exemple).

 On s’accorde généralement à reconnaître trois catégories de langues régionales et minoritaires:

     ·        les langues propres à une région, qui peut s’étendre sur une partie d’un ou de plusieurs États membres. C’est dans cette catégorie qu’entrent des langues telles que le basque, le breton, le catalan, le frison, le gallois, le sarde, etc.; 

      ·        les langues parlées par une minorité dans un État membre, mais qui ont le statut de langue officielle dans un autre. Cette définition couvre, par exemple, l’allemand dans le sud du Danemark, le français dans le Val d’Aoste dans le nord de l’Italie, le hongrois en Slovaquie, etc.;

 ·        les langues qui ne sont pas associées à un territoire précis, comme celles des communautés tsiganes et juives (le tsigane et le yiddish) ou l’arménien.

 La notion de langues régionales et minoritaires ne couvre pas les dialectes des langues officielles, ni les langues parlées par les communautés immigrées vivant dans l’Union européenne (voir ci-dessous).

 Afin de promouvoir l’utilisation de ces langues et de les préserver en tant que partie intégrante du patrimoine culturel de l’Union, la Commission européenne a mis sur pied le réseau Mercator en 1987. La finalité de ce réseau est de répondre à l’intérêt croissant manifesté pour les langues minoritaires et régionales en Europe, ainsi qu’à la nécessité, pour ces communautés linguistiques, de travailler ensemble et d’échanger leurs expériences respectives. Ce réseau recueille, stocke, analyse et diffuse des informations et documents pertinents.

 Les trois centres choisis pour former le réseau se trouvent en Catalogne, en Frise et au pays de Galles, soit trois régions caractérisées par une langue régionale vibrante. Chacun possède sa propre spécialité. Le centre catalan, dont le siège est installé à Barcelone, étudie les législations linguistiques. Le centre frison est chargé de l’enseignement des langues à tous niveaux, tandis que celui de l’université du pays de Galles mène des recherches sur les langues minoritaires et les médias. 

Les langues allogènes

 Les communautés immigrées installées dans les pays de l’Union européenne parlent une grande variété de langues en provenance d’autres régions du monde. Le turc est la première langue d’environ 2 % de la population en Belgique et dans la partie occidentale de l’Allemagne et de 1 % aux Pays-Bas. D’autres langues largement utilisées sont l’arabe maghrébin (surtout en France et en Belgique); l’ourdou, le bengali et le hindi, qui sont parlés au Royaume-Uni par les immigrés originaires du sous-continent indien; pour leur part, les langues balkaniques sont parlées en de nombreux endroits de l’UE par les immigrants et les réfugiés qui ont quitté leur région à cause des guerres et des troubles qui l’ont secouée récemment.

En général, ces langues allogènes ne jouissent pas d’un statut ni d’une reconnaissance formels dans les pays de l’Union et elles sont exclues des programmes d’enseignement des langues de l’UE. Cependant, les autorités nationales et locales sont nombreuses à dispenser des cours pour aider les immigrants à apprendre la langue de leur pays d’adoption et à s’intégrer ainsi à la main-d’œuvre, à la communauté locale et à la vie du pays en général. En tant que résidents d’un pays de l’UE, ils bénéficient également des programmes de développement régional et social de l’Union européenne.

 De nombreuses communautés immigrées sont installées dans l’Union européenne depuis plusieurs générations et leurs membres sont bilingues, s’exprimant couramment dans la langue locale et dans celle de leur communauté. 

 Les langues et la mobilité

 Tout citoyen de l’Union européenne a le droit de vivre et de travailler dans un autre État membre que celui dont il est originaire. Grâce à la création du marché unique le plus grand du monde, l’UE permet à ses citoyens de se rendre là où le travail se trouve, ce qui l’aide à atteindre son objectif de devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive du monde.

 La connaissance d’autres langues européennes constitue la clé d’une véritable mobilité européenne. Elle permet de profiter au maximum des possibilités de travail, d’études et de voyages sur tout le continent et contribue à donner aux sociétés un avantage concurrentiel dans le domaine du commerce international.

 L’apprentissage de la langue locale n’est pas seulement la clé pour obtenir un travail dans un autre pays: il permet également d’entrer en contact direct avec la population locale, ce qui donne une perspective totalement nouvelle sur ce que la citoyenneté et la construction européennes signifient concrètement. Notre histoire nationale et notre patrimoine culturel sont différents, mais nos aspirations et nos espoirs sont très similaires. La capacité de parler les uns avec les autres nous fait prendre conscience de nos points communs, tout en renforçant notre respect mutuel pour les différences culturelles.

 Bonjour l’UE

 Comment les personnes se saluent dans les vingt langues officielles de l’UE 

Allemand

Guten Morgen

Letton

Labrit

Anglais

Good morning

Lituanien

Labas Rytas

Danois

God morgen

Maltais

L-Ghodwa t-tajba

Espagnol

Buenos días

Néerlandais

Goedemorgen

Estonien

Tere hommikust

Polonais

Dzień dobry

Finnois

Hyvää huomenta

Portugais

Bom dia

Français

Bonjour

Slovaque

Dobre rano

Grec

Kalimera

Slovène

Dobro jutro

Hongrois

Jo reggelt

Suédois

God morgon

Italien

Buon giorno

Tchèque

Dobre rano

 

Comment les personnes se saluent en Arménien occidental

 

Arménien

Parev

 Promouvoir l’apprentissage des langues 

Aider les personnes à se déplacer pour le travail ou pour le plaisir, à communiquer avec d’autres par-delà les frontières et à renforcer leur sentiment d’appartenance à une Communauté unique constitue une véritable priorité pour l’Union européenne.

 Elle finance donc un certain nombre de programmes pour promouvoir l’enseignement et l’apprentissage des langues européennes. Ces programmes ont tous au moins un élément en commun: celui de couvrir des projets transfrontaliers impliquant des partenaires originaires d’au moins deux, et souvent trois, pays de l’Union.

 Les programmes de l’UE visent à compléter les politiques d’éducation nationale des États membres. Chaque gouvernement membre est en charge de sa propre politique d’éducation nationale, y compris de l’enseignement des langues. L’action des programmes de l’UE consiste à créer des liens entre les pays et les régions, par le biais de projets qui renforcent l’impact de l’enseignement et de l’apprentissage des langues.

 Les personnes qui enseignent les langues sont confrontées aux mêmes problèmes partout en Europe. Les programmes de l’UE les aident donc à partager leurs expériences et à échanger informations et meilleures pratiques.

 Ces programmes, mis en place dans les années 80, contribuent à rassembler les ressources et les atouts nationaux de pays différents qui, sans eux, resteraient probablement séparés.

 En même temps, l’Union soutient activement l’emploi des langues minoritaires et régionales, qui font partie de la réalité culturelle de l’Europe. En résumé, l’Union européenne est attachée au maintien de son caractère multilingue.

 Quand Socrate rencontre Léonard de Vinci

 Deux programmes constituent le cadre principal de la promotion de l’apprentissage et de l’enseignement des langues: Socrates, un programme éducationnel de grande envergure, et Leonardo da Vinci, qui se concentre sur la formation professionnelle. À eux deux, ces programmes dépensent quelque 30 millions d’euros par an pour l’apprentissage des langues.

L’UE œuvre pour le développement de l’apprentissage des langues et l’amélioration des méthodes d’enseignement depuis 1990, année de la création du programme Lingua. Ce programme a été intégré à Socrates lors de la création de ce dernier en 1995. Ses activités couvrent les vingt langues officielles. 

Lingua soutient différents éléments du programme Socrates par le biais de projets transfrontaliers et d’activités impliquant des professeurs et des étudiants, dans le but:

  • de sensibiliser la population à la richesse que le multilinguisme représente pour l’UE;
  • d’encourager les personnes à apprendre des langues tout au long de leur vie;
  • d’améliorer l’accès aux ressources d’apprentissage des langues partout en Europe;
  • de développer et diffuser les techniques d’enseignement novatrices et les meilleures pratiques;
  • de garantir qu’un éventail d’outils d’apprentissage suffisamment large soit disponible pour les personnes apprenant des langues.

 Parmi les autres activités Socrates à caractère linguistique figure Comenius (du nom de Jan Ámos Comenius ou Komenský, pédagogue du XVIIe siècle originaire de la République tchèque actuelle), qui s’occupe de l’éducation scolaire et préscolaire. Grundtvig en est une autre (du nom de Nikolai Frederik Severin Grundtvig, pionnier danois de l’éducation des adultes ayant vécu au XIXe siècle), spécialisée dans la formation continue et l’enseignement pour les adultes.

 Les cours de langues sont l’un des éléments d’Erasmus, le programme phare de l’Union européenne, qui a démarré en 1987 et porte le nom d’un humaniste du XVIe siècle. Il a permis à plus d’un million d’étudiants d’étudier dans un autre pays pendant leurs études universitaires ou postuniversitaires. Erasmus accorde des bourses aux étudiants pour qu’ils suivent des cours de langues intensifs avant de partir à l’étranger. Ces cours peuvent être de n’importe laquelle des vingt langues officielles de l’Union ou de l’une des langues des autres pays participant à Erasmus. Ce sont la Bulgarie et la Roumanie, toutes deux candidates à l’adhésion, ainsi que l’Islande et la Norvège.

 Aujourd’hui, Erasmus fait également partie de Socrates, dont les programmes actuels sont en place pour la période 2000-2006.

 Le programme Leonardo da Vinci met en œuvre une politique de formation professionnelle qui se base sur les actions de chaque État membre tout en les complétant. Il seconde les organes de formation professionnelle publics et privés qui participent à des partenariats internationaux: centres de formation, universités, entreprises et chambres de commerce.

 La maîtrise de plusieurs langues étant devenue une compétence clé dans un marché du travail de plus en plus exigeant, Leonardo a acquis une dimension linguistique importante. Il finance des projets transfrontaliers qui visent à développer de nouvelles méthodes et de nouveaux outils pour l’enseignement des langues et l’évaluation des besoins linguistiques des entreprises. Leonardo finance des séjours de formation à l’étranger pour les professeurs de langues et le développement d’outils d’apprentissage des langues pour la formation professionnelle, particulièrement ceux destinés à une utilisation sur le lieu de travail.

 Les programmes culturels de l’Union européenne œuvrent également pour une diversité linguistique et culturelle de diverses façons. Le programme MEDIA de la Commission européenne finance le doublage et le sous-titrage de films européens afin qu’ils soient montrés dans les cinémas et sur les chaînes de télévision d’autres pays de l’Union. Le programme Culture 2000 jette des ponts transculturels en soutenant la traduction d’auteurs contemporains dans d’autres langues de l’Union.

 Un programme intitulé eContent cherche à exploiter le succès croissant de la technologie digitale pour améliorer l’accès multilingue à des productions de grande qualité, particulièrement — mais pas uniquement — à la télévision. Grâce aux techniques de compression digitale, une seule chaîne de télévision peut constituer le support d’un film et des diverses versions linguistiques de sa bande-son. 

L’affaire est dans le sac

 Chaque année, le 26 septembre, le Conseil de l’Europe organise une Journée européenne des langues avec le soutien de l’Union européenne. Le slogan choisi pour l’année 2004 était «Mettez une langue de plus dans vos bagages». Le nombre d’événements organisés pour cette journée lancée en 2001 augmente régulièrement à chaque édition.

 L’idée derrière la Journée européenne des langues est de sensibiliser le public à l’importance de l’apprentissage des langues dans une Europe de plus en plus interdépendante. Cet événement reconnaît que la diversité linguistique est l’une des forces de l’Europe et que l’apprentissage des langues contribue à la tolérance et à la compréhension mutuelle.

 


 Un nouveau plan d’action

 En juillet 2003, dans la perspective de son élargissement imminent, l’Union européenne a lancé un plan d’action pour la promotion de l’apprentissage des langues et de la diversité linguistique dans une Union de vingt-cinq membres. La Commission est consciente qu’avec 450 millions de citoyens d’origines ethnique, culturelle et linguistique différentes, il sera plus important que jamais de fournir à ceux-ci les outils pour se comprendre et communiquer entre eux.

 Le plan d’action, qui couvre la période 2004-2006, définit clairement les actions que les pays de l’Union doivent entreprendre, avec le soutien des institutions européennes. Il vise à continuer et à mieux coordonner les actions entreprises ainsi qu’à utiliser plus efficacement les ressources financières disponibles.

 Le message du plan d’action est que si apprendre une langue étrangère est une bonne chose, en apprendre deux est encore mieux. Il soutient également que plus on commence jeune, mieux c’est.

 Il observe que, pour le moment, les compétences linguistiques sont réparties inégalement entre les pays et les groupes sociaux. La gamme de langues étrangères parlées par les citoyens de l’UE est limitée: se contenter d’une seule lingua franca ne suffit pas. Quand on leur a demandé, dans le cadre de l’enquête Eurobaromètre, quelles étaient les deux langues étrangères qu’elles pensaient devoir apprendre, 75 % des personnes interrogées ont dit que l’anglais était la plus utile, suivie du français (40 %), de l’allemand (23 %) et de l’espagnol (18 %).

 Langue maternelle + 2

 La Commission sait pertinemment que l’objectif «langue maternelle + 2», s’il est ambitieux, n’est pas hors de portée. L’apprentissage des langues doit être envisagé comme une activité tout au long de la vie. L’enseignement doit débuter aussitôt que possible, au niveau préscolaire déjà, et continuer tout au long de la scolarité, des études et à l’âge adulte. Il faut accorder une attention particulière aux apprenants ayant des besoins spécifiques.

 L’enseignement doit commencer tôt, mais il ne portera ses fruits que si les enseignants sont spécialement formés pour enseigner les langues aux jeunes enfants. De plus, les classes doivent être relativement peu chargées et un temps suffisant doit être consacré à l’enseignement des langues.

 Les écoles se doivent également de relever le défi en offrant un choix de langues le plus riche possible. Elles doivent également engager et former plus de professeurs; dans ce domaine, une coopération entre régions frontalières peut être utile.

 Les adultes aussi doivent avoir plus de possibilités d’acquérir et de mettre en pratique leurs connaissances linguistiques. Des actions doivent être entreprises pour promouvoir toutes les langues, y compris les langues régionales et minoritaires, pour que plus de locaux soient mis à la disposition des apprenants, pour une utilisation accrue de l’internet dans l’enseignement et l’apprentissage des langues et pour davantage de sous-titrage à la télévision et au cinéma.

 Le plan soutient activement des activités dans tous ces domaines. La Commission européenne est convaincue que le coût de la promotion de l’utilisation d’une deuxième ou d’une troisième langue par les citoyens européens, selon les principes définis dans le plan d’action, est raisonnable si on le compare aux occasions manquées à cause de lacunes linguistiques et de l’effet négatif que ces lacunes ont sur l’économie européenne en termes de pertes de marchés.


Une Union européenne multilingue

  Les raisons pour lesquelles l’Union européenne a besoin de vingt langues officielles ne sont pas difficiles à trouver: ce sont la démocratie, la transparence et le droit de savoir.

 La législation de l’UE s’applique à toute l’Union et donc à tous ses citoyens. La législation nouvelle doit être publiée et rendue accessible à tous les citoyens dans leur propre langue. Comme dans toute démocratie, chaque citoyen a le droit fondamental de savoir pourquoi un acte législatif particulier est en cours d’adoption et ce que cet acte implique pour lui.

 L’un des principes fondamentaux de l’UE est également que tous les citoyens et leurs représentants élus ont le même droit d’accès à l’UE et qu’ils ont la possibilité de communiquer avec ses institutions et ses autorités dans leur langue nationale. Il ne peut pas y avoir deux poids, deux mesures entre grands et petits pays, par exemple, ou entre ceux dont la langue est fort répandue et ceux dont la langue l’est moins.

 Les membres du Parlement européen lettons ou grecs doivent avoir la possibilité de parler au nom de leurs électeurs dans leur propre langue, comme le font les parlementaires allemands, britanniques ou français. Il en va de même pour un ministre lors d’une réunion officielle de l’UE ou pour un citoyen qui dépose une plainte auprès du Médiateur européen. Les 14 % de citoyens irlandais qui considèrent l’irlandais comme leur langue maternelle peuvent l’utiliser pour déposer une plainte auprès du Médiateur s’ils le souhaitent.

 Son rôle législatif et l’implication directe de ses citoyens expliquent pourquoi l’UE utilise plus de langues que les organisations internationales comme l’Organisation des Nations unies (ONU) ou l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), qui opèrent uniquement au niveau intergouvernemental. Alors qu’elle est composée de plus de 190 membres, l’ONU n’utilise que six langues. Le Conseil de l’Europe et l’OTAN, qui comptent tous deux plus de membres que l’UE, publient leurs documents officiels en anglais et en français uniquement.

 Au fil des années, les institutions de l’Union ont perfectionné les procédures pour pouvoir travailler avec un nombre de langues officielles croissant sans déboucher sur une véritable tour de Babel. Elles se sont également efforcées de fournir aux citoyens et aux gouvernements des services de traduction et d’interprétation efficaces à moindre coût.

 Mobiliser les ressources

 Étant donné les obligations qu’elles ont envers les citoyens et les gouvernements de l’Union européenne, il n’est pas surprenant que les institutions européennes emploient un grand nombre de linguistes. En fait, parmi les titulaires d’un diplôme universitaire qu’elles emploient, un sur trois est traducteur ou interprète. Les traducteurs travaillent par écrit et les interprètes oralement. Chacun d’eux doit être capable de travailler dans sa langue maternelle à partir d’au moins deux autres langues officielles de l’UE.

 Avant l’élargissement de 2004, les institutions principales — la Commission européenne, le Conseil de ministres et le Parlement européen — traduisaient à elles trois presque trois millions de pages de texte chaque année. Le coût annuel de la traduction et de l’interprétation était d’environ deux euros par citoyen de l’UE, soit un peu plus que le prix d’une tasse de café.

Le passage du nombre des langues officielles de onze à vingt entraîne une augmentation de ce coût, mais il ne va pas doubler. En effet, dans leur travail interne, les institutions européennes ont rationalisé l’utilisation des langues et l’élargissement a apporté de nouveaux dispositifs de réduction des coûts. L’utilisation publique des vingt langues officielles n’est que la partie visible de l’iceberg.

 En fait, au quotidien, la Commission européenne utilise trois langues de travail: l’allemand, l’anglais et le français. Les projets relatifs à une politique donnée et les projets d’actes législatifs sont élaborés dans une ou deux de ces langues, éventuellement dans les trois. Ce n’est que lorsqu’ils sont finalisés ou presque que ces textes sont traduits dans les vingt langues officielles.

 Le Parlement européen, qui a souvent besoin de produire des documents rapidement dans toutes les langues officielles, a mis au point un système reposant sur six langues «pivots», à savoir l’allemand, l’anglais, l’espagnol, le français, l’italien et le polonais. Un document écrit en slovaque ou en suédois, par exemple, ne sera pas directement traduit dans les dix-neuf autres langues: il sera traduit dans les langues pivots, puis retraduit dans les autres langues à partir de l’une d’elles.

 Cela permet de se passer de traducteurs capables de travailler directement du maltais vers le danois ou de l’estonien vers le portugais, et de centaines d’autres combinaisons également. Si les textes étaient directement traduits à partir de chacune des langues officielles de l’UE et vers toutes les autres, cela donnerait un total de 380 combinaisons bilatérales.

 De bouche à oreille

 Les interprètes de l’Union européenne utilisent un système similaire lorsqu’ils doivent fournir des services d’interprétation des et vers les vingt langues officielles. Prenons l’exemple d’une interprétation du finnois vers le slovène: dans un premier temps, l’intervention du locuteur finlandais est interprétée dans un nombre limité de langues «relais»; ensuite, l’interprète slovène se connecte à l’une de ces langues sources pour interpréter vers le slovène. Ce système permet de se passer d’interprètes capables de travailler directement du finnois vers le slovène.

 L’utilisation de raccourcis linguistiques de ce type présente un intérêt pratique et financier — pour autant que les normes de qualité soient maintenues. Le contrôle de qualité du travail des interprètes et des traducteurs représente donc une activité importante.

 Les interprètes fournissent également des services réduits pour les réunions informelles et les réunions de travail. Dans certains cas, seules les langues les plus connues de l’Union sont utilisées. Dans d’autres, les participants sont autorisés à parler un grand nombre de langues, mais celles-ci ne sont interprétées que vers deux ou trois des langues les plus couramment utilisées. L’idée est que les locuteurs sont libres de s’exprimer dans leur propre langue, ou dans une langue qu’ils maîtrisent, mais qu’ils sont supposés avoir une connaissance passive suffisante d’une des grandes langues de l’UE pour leur permettre de suivre le reste des débats dans cette langue.

 Chaque jour, le service d’interprétation de la Commission européenne et du Conseil de ministres doit couvrir une cinquantaine de réunions à Bruxelles ou ailleurs dans l’Union. Un événement prévoyant une interprétation à partir des et vers les vingt langues officielles de l’Union nécessite les services d’une équipe de soixante interprètes.

 Avec l’élargissement, on a de plus en plus recours à des traducteurs et à des interprètes capables de travailler de leur langue maternelle vers une langue étrangère, et plus seulement l’inverse, comme c’était le cas auparavant pour les traducteurs. Pour réaliser encore plus d’économies, les institutions travaillent de plus en plus avec des bureaux privés pour traduire les documents de moindre importance. 

L’esprit l’emporte encore sur la matière

 Toujours soucieuses de réduire les coûts, les institutions de l’Union européenne utilisent des systèmes de traduction automatique depuis vingt ans. Au fil du temps, ces systèmes se sont améliorés, mais ils ne sont pas encore suffisamment perfectionnés pour produire des textes prêts à être publiés. De plus, ils ne sont disponibles que pour quelques combinaisons de langues de l’UE, et la qualité du résultat varie selon les combinaisons. La traduction automatique nécessite habituellement un tel travail de révision de la part des traducteurs qu’il est souvent plus rapide de la recommencer entièrement.

 La traduction automatique a beaucoup plus de succès parmi les non-linguistes, en tant que moyen rapide de saisir l’idée principale d’un texte, lorsqu’une traduction claire et précise n’est pas nécessaire. Elle est utilisée également comme source de terminologie, bien qu’il existe aussi de véritables bases de données terminologiques.

 En résumé, ce n’est pas demain que les machines remplaceront les traducteurs humains. 


Relever le défi

 Les langues et leur utilisation sont au cœur même de l’Union européenne. Tout en étant attachée à l’intégration européenne, l’Union a également une responsabilité formelle de respect de la diversité culturelle et linguistique de ses citoyens.

 Cela signifie, entre autres choses, qu’elle doit leur permettre d’avoir accès à la législation et aux institutions de l’UE dans leur langue nationale, exactement comme ils ont accès à leurs lois et autorités nationales.

 Elle doit aussi leur permettre d’utiliser et de cultiver leur langue, que celle-ci soit une langue officielle de l’Union européenne ou non, car elle fait partie intégrante de leur identité et de leur patrimoine culturels. 

En réalité, l’Union va plus loin encore. Elle soutient activement l’enseignement et l’apprentissage des langues étrangères afin d’aider les citoyens à se comprendre et à communiquer avec leurs voisins et d’accroître leurs compétences professionnelles et leur mobilité au sein du marché commun. Les actions dans ce domaine se sont multipliées car l’Union s’est élargie pour inclure 450 millions de citoyens ayant des histoires et des traditions différentes. 

Tout en reconnaissant que l’anglais est devenu la langue la plus parlée en Europe, l’Union tient à éviter qu’avec le temps, cela ne constitue un facteur de limitation de la diversité linguistique à l’intérieur de ses frontières. Voilà pourquoi le plan d’action de la Commission a fixé l’objectif «langue maternelle + 2». Selon une étude, 26 % des Européens déclarent connaître deux langues étrangères. Le défi pour l’Union est d’accroître sensiblement ce pourcentage en un minimum de temps. 

Pour en savoir plus

 Pour en savoir plus, consultez le site web de l’Union européenne à l’adresse http://europa.eu.int/comm/dgs/education_culture/guide/liste_fr.html. Vous y trouverez des informations sur les programmes tels que Socrates (et ses actions individuelles), Leonardo da Vinci et MEDIA, ainsi que sur le plan d’action 2004-2006.

 Consultez également la page «Langues: la richesse de l’Europe» à l’adresse http://europa.eu.int/index_fr.htm.

 Une petite brochure (disponible en anglais et en français) sur les procédures d’interprétation de l’UE et l’impact de l’élargissement, intitulée Donner une voix en Europe aux nouveaux États membres, est disponible sur http://europa.eu.int/translation_enlargement/deleg_bw2.pdf.

 La direction générale de la traduction de la Commission a élaboré sa propre brochure, intitulée Multilinguisme et traduction; celle-ci est disponible sur http://europa.eu.int/comm/dgs/translation/bookshelf/brochure_fr.pdf.

 L’Europe délie les langues, le numéro 22 du Magazine de l’éducation et de la culture, est disponible sur http://europa.eu.int/comm/dgs/education_culture/mag/22/fr.pdf.

 

HAYBACHDBAN©2004